périodiques et certains, la verdure n’a jamais manqué de succéder aux frimas ; tout nous paroît être dans l’ordre : la terre, qui tout à l’heure n’étoit qu’un chaos, est un séjour délicieux, où règnent le calme et l’harmonie, où tout est animé et conduit avec une puissance et une intelligence qui nous remplissent d’admiration, et nous élèvent jusqu’au Créateur.
Ne nous pressons donc pas de prononcer sur l’irrégularité que nous voyons à la surface de la terre, et sur le désordre apparent qui se trouve dans son intérieur : car nous en reconnoîtrons bientôt l’utilité, et même la nécessité ; et en y faisant plus d’attention, nous y trouverons peut-être un ordre que nous ne soupçonnions pas, et des rapports généraux que nous n’apercevions pas au premier coup d’œil. À la vérité, nos connoissances à cet égard seront toujours bornées : nous ne connoissons point encore la surface entière[1] du globe : nous ignorons en partie ce qui se trouve au fond des mers ; il y en a dont nous n’avons pu sonder les profondeurs ; nous ne pouvons pénétrer que dans l’écorce de la terre, et les[2] plus grandes cavités, les mines[3] les plus profondes, ne descendent pas à la huit millième partie de son diamètre. Nous ne pouvons donc juger que de la couche extérieure et presque superficielle ; l’intérieur de la masse nous est entièrement inconnu. On sait que, volume pour volume, la terre pèse quatre fois plus que le soleil. On a aussi le rapport de sa pesanteur avec les autres planètes : mais ce n’est qu’une estimation relative ; l’unité de mesure