parallèlement à la côte occidentale de la mer Rouge, et qui traverse l’Égypte dans toute sa longueur, dont le terrain est par lui-même extrêmement bas : ainsi il est très vraisemblable que la mer Rouge est plus élevée que la Méditerranée, et que si on ôtoit la barrière en coupant l’isthme de Suez, il s’ensuivroit une grande inondation et une augmentation considérable de la mer Méditerranée, à moins qu’on ne retînt les eaux par des digues et des écluses de distance en distance, comme il est à présumer qu’on l’a fait autrefois, si l’ancien canal de communication a existé.
Mais, sans nous arrêter plus long-temps à des conjectures qui, quoique fondées, pourroient paroître trop hasardées, surtout à ceux qui ne jugent des possibilités que par les événements actuels, nous pouvons donner des exemples récents et des faits certains sur le changement de mer en terre[1] et de terre en mer. À Venise, le fond de la mer Adriatique s’élève tous les jours, et il y a déjà long-temps que les lagunes et la ville feroient partie du continent, si on n’avoit pas un très grand soin de nettoyer et vider les canaux ; il en est de même de la plupart des ports, des petites baies, et des embouchures de toutes les rivières. En Hollande, le fond de la mer s’élève aussi en plusieurs endroits, car le petit golfe de Zuyderzée et le détroit du Texel ne peuvent plus recevoir de vaisseaux aussi grands qu’autrefois. On trouve à l’embouchure de presque tous les fleuves, des îles, des sables, des terres amoncelées et amenées par les eaux ; et il n’est pas douteux que la mer ne se remplisse dans tous les endroits où elle reçoit de grandes rivières. Le Rhin se