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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T01.djvu/235

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THÉORIE DE LA TERRE.

les unes sur les autres est nulle dans cette direction, et qu’au contraire elle est tout-à-fait opposée à cette disruption dans la situation horizontale ; ce qui a fait que la diminution de volume n’a pu avoir d’effet sensible que dans la direction verticale. Je dis que c’est la diminution du volume par le dessèchement qui seule a produit ces fentes perpendiculaires, et que ce n’est pas l’eau contenue dans l’intérieur de ces matières qui a cherché des issues et qui a formé ces fentes ; car j’ai souvent observé que les deux parois de ces fentes se répondent dans toute leur hauteur aussi exactement que deux morceaux de bois qu’on viendroit de fendre : leur intérieur est rude, et ne paroît pas avoir essuyé le frottement des eaux qui auroient à la longue poli et usé les surfaces ; ainsi ces fentes se sont faites ou tout à coup, ou peu à peu par le desséchement, comme nous voyons les gerçures se faire dans les bois, et la plus grande partie de l’eau s’est évaporée par les pores. Mais nous ferons voir dans notre discours sur les minéraux, qu’il reste encore de cette eau primitive dans les pierres et dans plusieurs autres matières, et qu’elle sert à la production des cristaux, des minéraux, et de plusieurs autres substances terrestres.

L’ouverture de ces fentes perpendiculaires varie beaucoup pour la grandeur : quelques unes n’ont qu’un demi-pouce, un pouce ; d’autres ont un pied, deux pieds ; il y en a qui ont quelquefois plusieurs toises, et ces dernières forment entre les deux parties du rocher ces précipices qu’on rencontre si souvent dans les Alpes et dans toutes les hautes montagnes. On voit bien que celles dont l’ouverture est petite ont été produites par le seul dessèchement : mais celles