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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T01.djvu/236

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THÉORIE DE LA TERRE.

qui présentent une ouverture de quelques pieds de largeur ne se sont pas augmentées à ce point par cette seule cause ; c’est aussi parce que la base qui porte le rocher ou les terres supérieures, s’est affaissée un peu plus d’un côté que de l’autre, et un petit affaissement dans la base, par exemple, une ligne ou deux, suffit pour produire dans une hauteur considérable des ouvertures de plusieurs pieds, et même de plusieurs toises : quelquefois aussi les rochers coulent un peu sur leur base de glaise ou de sable, et les fentes perpendiculaires deviennent plus grandes par ce mouvement. Je ne parle pas encore de ces larges ouvertures, de ces énormes coupures qu’on trouve dans les rochers et dans les montagnes ; elles ont été produites par de grands affaissements, comme seroit celui d’une caverne intérieure qui, ne pouvant plus soutenir le poids dont elle est chargée, s’affaisse et laisse un intervalle considérable entre les terres supérieures. Ces intervalles sont différents des fentes perpendiculaires ; ils paroissent être des portes ouvertes par les mains de la nature pour la communication des nations. C’est de cette façon que se présentent les portes qu’on trouve dans les chaînes de montagnes et les ouvertures de détroits de la mer, comme les Thermopyles, les portes du Caucase, les Cordilières, etc., la porte du détroit de Gibraltar entre les monts Calpe et Abyla, la porte de l’Hellespont, etc. Ces ouvertures n’ont point été formées par la simple séparation des matières, comme les fentes dont nous venons de parler[1], mais par l’affaissement et la destruction d’une partie même des terres, qui a été engloutie ou renversée.

  1. Venez les Preuves, art. XVII.