troit que nous connoissions, qui est celui de Magellan, nous ne savons pas si les mêmes lits de pierre se trouvent à la même hauteur des deux côtés : mais nous voyons, à l’inspection des cartes particulières de ce détroit, que les deux côtes élevées qui le bornent forment à peu près, comme les montagnes de la terre, des angles correspondants, et que les angles saillants sont opposés aux angles rentrants dans les détours de ce détroit ; ce qui prouve que la Terre-de-Feu doit être regardée comme une partie du continent de l’Amérique. Il en est de même du détroit de Forbisher ; l’île de Frislande paroît avoir été séparée du continent du Groenland.
Les îles Maldives ne sont séparées les unes des autres que par de petits trajets de mer, de chaque côté desquels se trouvent des bancs et des rochers composés de la même matière : toutes ces îles, qui, prises ensemble, ont près de 200 lieues de longueur, ne formoient autrefois qu’une même terre ; elles sont divisées en treize provinces, que l’on appelle atollons. Chaque atollon contient un grand nombre de petites îles, dont la plupart sont tantôt submergées, et tantôt à découvert ; mais ce qu’il y a de remarquable c’est que ces treize atollons sont chacun environné d’une chaîne de rochers de même nature de pierre, et qu’il n’y a que trois ou quatre ouvertures dangereuses par où on peut entrer dans chaque atollon : ils sont tous posés de suite et bout à bout : et il paroît évidemment que ces îles étoient autrefois une longue montagne couronnée de rochers[1].
Plusieurs auteurs, comme Verstegan, Twine, Som-
- ↑ Voyez les Voyages de François Pyrard, vol. I, Paris, 1719, page 107, etc.