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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T01.djvu/386

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THÉORIE DE LA TERRE.

Cependant ce hasard même doit avoir des règles, qu’on ne peut connoître qu’en estimant la valeur des probabilités et la vraisemblance des conjectures. Nous avons vu qu’en suivant notre hypothèse sur la formation du globe, l’intérieur de la terre doit être d’une matière vitrifiée, semblable à nos sables vitrifiables, qui ne sont que des fragments de verre, et dont les glaises sont peut-être les scories ou les parties décomposées. Dans cette supposition, la terre doit être composée dans le centre, et presque jusqu’à la circonférence extérieure, de verre ou d’une matière vitrifiée qui en occupe presque tout l’intérieur ; et au dessus de cette matière on doit trouver les sables, les glaises, et les autres scories de cette matière vitrifiée. Ainsi, en considérant la terre dans son premier état, c’étoit d’abord un noyau de verre ou de matière vitrifiée, qui est ou massive comme le verre, ou divisée comme le sable, parce que cela dépend du degré de l’activité du feu qu’elle aura éprouvé ; au dessus de cette matière étoient les sables, et enfin les glaises : le limon des eaux et de l’air a produit l’enveloppe extérieure, qui est plus ou moins épaisse suivant la situation du terrain, plus ou moins colorée suivant les différents mélanges du limon, des sables, et des parties d’animaux ou de végétaux détruits, et plus ou moins féconde suivant l’abondance ou la disette de ces mêmes parties. Pour faire voir que cette supposition, au sujet de la formation des sables et des glaises, n’est pas aussi gratuite qu’on pourroit l’imaginer, nous avons cru devoir ajouter à ce que nous venons de dire, quelques remarques particulières.

Je conçois donc que la terre, dans le premier état,