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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T01.djvu/398

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THÉORIE DE LA TERRE.

tinguer au moins celles qui sont vitrescibles ou calcaires comme dans l’exemple suivant.

Le sol de la Lorraine est partagé en deux grandes zones toutes différentes et bien distinctes : l’orientale, que couvre la chaîne des Vosges, montagnes primitives, toutes composées de matières vitrifiables et cristallisées, granites, porphyres, jaspes, et quarz, jetés par blocs et par groupes, et non par lits et par couches. Dans toute cette chaîne, on ne trouve pas le moindre vestige de productions marines, et les collines qui en dérivent sont de sable vitrifiable. Quand elles finissent, et sur une lisière suivie dans toute la ligne de leur chute, commence l’autre zone toute calcaire, toute en couches horizontales, toute remplie ou plutôt formée de corps marins[1].

Les bancs et les lits de terre du Pérou sont parfaitement horizontaux, et se répondent quelquefois de fort loin dans les différentes montagnes : la plupart de ces montagnes ont deux ou trois cents toises de hauteur, et elles sont presque toujours inaccessibles ; elles sont souvent escarpées comme des murailles, et c’est ce qui permet de voir leurs lits horizontaux, dont ces escarpements présentent l’extrémité. Lorsque le hasard a voulu que quelqu’une fût ronde, et qu’elle se trouve absolument détachée des autres, chacun de ces lits est devenu comme un cylindre très plat et comme un cône tronqué, qui n’a que très peu de hauteur ; et ces différents lits placés les uns au dessous des autres, et distingués par leur couleur et par

  1. Note communiquée à M. de Buffon par M. l’abbé Bexon, le 15 mars 1777.