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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/142

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THÉORIE DE LA TERRE.

pointe la plus avancée dans les terres est auprès de Mittau et de Riga ; et celui de Finlande, qui est un bras de la mer Baltique, qui s’étend entre la Livonie et la Finlande jusqu’à Pétersbourg, et communique au lac Ladoga, et même au lac Onega, qui communique par le fleuve Onega à la mer Blanche. Toute cette étendue d’eau qui forme la mer Baltique, le golfe de Bothnie, celui de Finlande, et celui de Livonie, doit être regardée comme un grand lac qui est entretenu par les eaux des fleuves qu’il reçoit en très grand nombre, comme l’Oder, la Vistule, le Niemen, le Droine en Allemagne et en Pologne, plusieurs autres rivières en Livonie et en Finlande, d’autres plus grandes encore qui viennent des terres de la Laponie, comme le fleuve de Tornéa, les rivières Calis, Lula, Pitha, Uma, et plusieurs autres encore qui viennent de la Suède : ces fleuves, qui sont assez considérables, sont au nombre de plus de quarante, y compris les rivières qu’ils reçoivent ; ce qui ne peut manquer de produire une très grande quantité d’eau, qui est probablement plus que suffisante pour entretenir la mer Baltique. D’ailleurs, cette mer n’a aucun mouvement de flux et de reflux, quoiqu’elle soit étroite : elle est aussi fort peu salée ; et si l’on considère le gisement des terres et le nombre des lacs et des marais de la Finlande et de la Suède, qui sont presque contigus à cette mer, on sera très porté à la regarder, non pas comme une mer, mais comme un grand lac formé dans l’intérieur des terres par l’abondance des eaux, qui ont forcé les passages auprès du Danemarck pour s’écouler dans l’Océan, comme elles y coulent en effet, au rapport de tous les navigateurs.