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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/143

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ART. XI. MERS ET LACS.

Au sortir du grand golfe qui forme la mer d’Allemagne, et qui finit au dessus de Bergen, l’Océan suit les côtes de la Norwège, de la Laponie suédoise, de la Laponie septentrionale, et de la Laponie moscovite, à la partie orientale de laquelle il forme un assez large détroit qui aboutit à une mer méditerranée, qu’on appelle la mer Blanche. Cette mer peut encore être regardée comme un grand lac ; car elle reçoit douze ou treize rivières toutes assez considérables, et qui sont plus que suffisantes pour l’entretenir, et elle n’est que peu salée. D’ailleurs, il ne s’en faut presque rien qu’elle n’ait communication avec la mer Baltique en plusieurs endroits : elle en a même une effective avec le golfe de Finlande, car en remontant le fleuve Onega on arrive au lac du même nom ; de ce lac Onega il y a deux rivières de communication avec le lac Ladoga ; ce dernier lac communique par un large bras avec le golfe de Finlande, et il y a dans la Laponie suédoise plusieurs endroits dont les eaux coulent presque indifféremment les unes vers la mer Blanche, les autres vers le golfe de Bothnie, et les autres vers celui de Finlande ; et tout ce pays étant rempli de lacs et de marais, il semble que la mer Baltique et la mer Blanche soient les réceptacles de toutes ces eaux, qui se déchargent ensuite dans la mer Glaciale et dans la mer d’Allemagne.

En sortant de la mer Blanche, et en côtoyant l’île de Candenos et les côtes septentrionales de la Russie, on trouve que l’Océan fait un petit bras dans les terres à l’embouchure du fleuve Petzora ; ce petit bras, qui a environ quarante lieues de longueur sur huit ou dix de largeur, est plutôt un amas d’eau formé par le