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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/144

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THÉORIE DE LA TERRE.

fleuve qu’un golfe de la mer, et l’eau y est aussi fort peu salée. Là, les terres font un cap avancé et terminé par les petites îles Maurice et d’Orange ; et entre ces terres et celles qui avoisinent le détroit de Waigats au midi, il y a un petit golfe d’environ trente lieues dans sa plus grande profondeur au dedans des terres ; ce golfe appartient immédiatement à l’Océan, et n’est pas formé des eaux de la terre. On trouve ensuite le détroit de Waigats, qui est à très peu près sous le 70e degré de latitude nord ; ce détroit n’a pas plus de huit ou dix lieues de longueur, et communique à une mer qui baigne les côtes septentrionales de la Sibérie ; comme ce détroit est fermé par les glaces pendant la plus grande partie de l’année, il est assez difficile d’arriver dans la mer qui est au delà. Le passage de ce détroit a été tenté inutilement par un grand nombre de navigateurs ; et ceux qui l’ont passé heureusement ne nous ont pas laissé de cartes exactes de cette mer, qu’ils ont appelée mer Tranquille : il paroît seulement par les cartes les plus récentes, et par le dernier globe de Senex fait en 1739 ou 1740, que cette mer Tranquille pourroit bien être entièrement méditerranée, et ne pas communiquer avec la grande mer de Tartarie ; car elle paroît renfermée et bornée au midi par les terres des Samoïèdes, qui sont aujourd’hui bien connues ; et ces terres qui la bornent au midi, s’étendent depuis le détroit de Waigats jusqu’à l’embouchure du fleuve Jénisca ; au levant elle est bornée par la terre de Jelmorland, au couchant par celle de la Nouvelle-Zemble ; et quoiqu’on ne connoisse pas l’étendue de cette mer méditerranée du côté du nord et du nord-est, comme on y connoît