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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/201

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ART. XI. MERS ET LACS.

fit naître l’idée d’aller aux Indes orientales par le pôle boréal… Cependant on ne voit pas qu’on ait formé aucune expédition pour les mers du cercle polaire avant 1607, lorsque Henri Hudson fut envoyé par plusieurs marchands de Londres à la découverte du passage à la Chine et au Japon par le pôle boréal… Il pénétra jusqu’au 80d 23′, et il ne put aller plus loin…

» En 1609, sir Thomas Smith fut sur la côte méridionale du Spitzberg, et il apprit, par des gens qu’il avoit envoyés à terre, que les lacs et les mares d’eau n’étoient pas tous gelés (c’étoit le 26 mai), et que l’eau en étoit douce : il dit aussi qu’on arriveroit aussitôt au pôle de ce côté que par tout autre chemin qu’on pourroit trouver, parce que le soleil produit une grande chaleur dans ce climat, et parce que les glaces ne sont pas d’une grosseur aussi énorme que celles qu’il avoit vues vers le 73e degré. Plusieurs autres voyageurs ont tenté des voyages au pôle pour y découvrir ce passage, mais aucun n’a réussi… »

Le 5 juillet, M. Phipps vit des glaces en quantité vers le 79d 34″ de latitude ; le temps étoit brumeux ; et, le 6 juillet, il continua sa route jusqu’au 79d 59′ 39″, entre la terre du Spitzberg et les glaces : le 7, il continua de naviguer entre les glaces flottantes, en cherchant une ouverture au nord par où il auroit pu entrer dans une mer libre : mais la glace ne formoit qu’une seule masse au nord-nord-ouest, et au 80d 36′ la mer étoit entièrement glacée ; en sorte que toutes les tentatives de M. Phipps pour trouver un passage ont été infructueuses.

« Pendant que nous essuyions, dit ce navigateur, une violente rafale le 12 septembre, le docteur Irving