mesura la température de la mer dans cet état d’agitation, et il trouva qu’elle étoit beaucoup plus chaude que celle de l’atmosphère. Cette observation est d’autant plus intéressante, qu’elle est conforme à un passage des Questions naturelles de Plutarque, où il dit que la mer devient chaude lorsqu’elle est agitée par les flots…
» Ces rafales sont aussi ordinaires au printemps qu’en automne ; il est donc probable que si nous avions mis à la voile plus tôt, nous aurions eu en allant le temps aussi mauvais qu’il l’a été à notre retour. » Et comme M. Phipps est parti d’Angleterre à la fin de mai, il croit qu’il a profité de la saison la plus favorable pour son expédition.
» Enfin, continue-t-il, si la navigation au pôle étoit praticable, il y avoit la plus grande probabilité de trouver, après le solstice, la mer ouverte au nord, parce qu’alors la chaleur des rayons du soleil a produit tout son effet, et qu’il reste d’ailleurs une assez grande portion d’été pour visiter les mers qui sont au nord et à l’ouest du Spitzberg. »
Je suis entièrement du même avis que cet habile navigateur, et je ne crois pas que l’expédition au pôle puisse se renouveler avec succès, ni qu’on arrive jamais au-delà du 82 ou 83e degré. On assure qu’un vaisseau du port de Whilby, vers la fin du mois d’avril 1774, a pénétré jusqu’au 80e degré sans trouver de glaces assez fortes pour gêner la navigation ; on cite aussi un capitaine Robinson, dont le journal fait foi qu’en 1773 il a atteint le 81d 30′ ; et enfin on cite un vaisseau de guerre hollandois qui protégeoit les pêcheurs de cette nation, et qui s’est avancé, dit-on, il