même au delà de la mer Méditerranée en Afrique et en Égypte. L’une des deux villes qui fut couverte des matières rejetées par ce premier incendie du Vésuve, est celle d’Héraclée, qu’on a retrouvée dans ces derniers temps à plus de soixante pieds de profondeur sous ces matières, dont la surface étoit devenue, par la succession du temps, une terre labourable et cultivée. La relation de la découverte d’Héraclée est entre les mains de tout le monde : il seroit seulement à désirer que quelqu’un versé dans l’histoire naturelle et la physique, prit la peine d’examiner les différentes matières qui composent cette épaisseur de terrain de soixante pieds ; qu’il fît en même temps attention à la disposition et à la situation de ces mêmes matières, aux altérations qu’elles ont produites ou souffertes elles-mêmes, à la direction qu’elles ont suivie, à la dureté qu’elles ont acquise, etc.
Il y a apparence que Naples est situé sur un terrain creux et rempli de minéraux brûlants, puisque le Vésuve et la Solfatare semblent avoir des communications intérieures ; car quand le Vésuve brûle, la Solfatare jette des flammes ; et lorsqu’il cesse, la Solfatare cesse aussi. La ville de Naples est à peu près à égale distance entre les deux.
Une des dernières et des plus violentes éruptions du Vésuve a été celle de l’année 1737 ; la montagne vomissoit par plusieurs bouches de gros torrents de matières métalliques fondues et ardentes, qui se répandoient dans la campagne et s’alloient jeter dans la mer. M de Montealègre, qui communiqua cette relation à l’Académie des Sciences, observa avec horreur un de ces fleuves de feu, et vit que son cours