étoit de six ou sept milles depuis sa source jusqu’à la mer, sa largeur de cinquante ou soixante pas, sa profondeur de vingt-cinq ou trente palmes, et, dans certains fonds ou vallées, de cent vingt ; la matière qu’il rouloit étoit semblable à l’écume qui sort du fourneau d’une forge, etc.[1].
En Asie, surtout dans les îles de l’Océan Indien, il y a un grand nombre de volcans ; l’un des plus fameux est le mont Albours auprès du mont Taurus, à huit lieues de Hérat : son sommet fume continuellement, et il jette fréquemment des flammes et d’autres matières en si grande abondance, que toute la campagne aux environs est couverte de cendres. Dans l’île de Ternate il y a un volcan qui rejette beaucoup de matière semblable à la pierre ponce. Quelques voyageurs prétendent que ce volcan est plus enflammé et plus furieux dans le temps des équinoxes que dans les autres saisons de l’année, parce qu’il règne alors de certains vents qui contribuent à embraser la matière qui nourrit ce feu depuis tant d’années. L’île de Ternate n’a que sept lieues de tour, et n’est qu’un sommet de montagne ; on monte toujours depuis le rivage jusqu’au milieu de l’île, où le volcan s’élève à une hauteur très considérable et à laquelle il est très difficile de parvenir. Il coule plusieurs ruisseaux d’eau douce qui descendent sur la croupe de cette même montagne ; et lorsque l’air est calme et que la saison est douce, ce gouffre embrasé est dans une moindre agitation que quand il fait de grands vents et des orages. Ceci confirme ce que j’ai dit dans le discours précédent, et semble prouver évidemment que le feu qui consume
- ↑ Voyez l’Histoire de l’Académie, année 1737, pages 7 et 8.