étoit abondante en excellents pâturages ; qu’en partant du bord supérieur du gouffre, on avoit un mille à descendre pour arriver à cette plaine, et qu’elle avoit, vers son milieu, un autre gouffre dans lequel on descendoit également pendant un mille, par des chemins étroits et tortueux, qui conduisoient dans un espace plus vaste, entouré de cavernes, d’où il sortoit des vents si impétueux et si froids, qu’il était impossible d’y résister. Suivant le même observateur, la sommité du Vésuve avoit alors cinq milles de circonférence. Après cela, on ne doit point être étonné que quelques physiciens aient avancé que ce qui semble former aujourd’hui deux montagnes n’en étoit qu’une autrefois ; que le volcan étoit au centre ; mais que le côté méridional s’étant éboulé par l’effet de quelque éruption, il avoit formé ce vallon, qui sépare le Vésuve du mont Somma.
M. Steller observe que les volcans de l’Asie septentrionale sont presque toujours isolés, qu’ils ont à peu près la même croûte ou surface, et qu’on trouve toujours des lacs sur le sommet et des eaux chaudes au pied des montagnes où les volcans se sont éteints. « C’est, dit-il, une nouvelle preuve de la correspondance que la nature a mise entre la mer, les montagnes, les volcans, et les eaux chaudes. On trouve nombre de ces eaux chaudes dans différents endroits de Kamtschatka. L’île de Sjanw, à quarante lieues de Ternate, a un volcan dont on voit souvent sortir de l’eau, des cendres, etc. Mais il est inutile d’accumuler ici des faits en plus grand nombre pour prouver la communication des volcans avec la mer : la violence de leurs éruptions seroit seule suffisante pour le faire présumer ; et le fait général de la situation près de la mer de tous les vol-