aspiratoires. Ainsi l’opinion des gens éclairés du pays, loin d’être absurde, me paroît bien fondée : il est nécessaire que les cavités des volcans communiquent avec la mer ; sans cela ils ne pourroient vomir ces immenses torrents d’eau, ni même faire aucune éruption, puisque aucune puissance, à l’exception de l’eau choquée contre le feu, ne peut produire d’aussi violents effets.
Le volcan Pacayita, nommé volcan de l’eau par les Espagnols, jette des torrents d’eau dans toutes ses éruptions ; la dernière détruisit, en 1773, la ville de Guatimala, et les torrents d’eau et de laves descendirent jusqu’à la mer du Sud.
On a observé sur le Vésuve, qu’il vient de la mer un vent qui pénètre dans la montagne : le bruit qui se fait entendre dans certaines cavités, comme s’il passoit quelque torrent par dessous, cesse aussitôt que les vents de terre soufflent ; et on s’aperçoit en même temps que les exhalaisons de la bouche du Vésuve deviennent beaucoup moins considérables ; au lieu que lorsque le vent vient de la mer, ce bruit semblable à un torrent recommence, ainsi que les exhalaisons de flamme et de fumée, les eaux de la mer s’insinuant aussi dans la montagne, tantôt en grande, tantôt en petite quantité ; et il est arrivé plusieurs fois à ce volcan de rendre en même temps de la cendre et de l’eau.
Un savant, qui a comparé l’état moderne du Vésuve avec son état actuel, rapporte que, pendant l’intervalle qui précéda l’éruption de 1631, l’espèce d’entonnoir que forme l’intérieur du Vésuve s’étoit revêtu d’arbres et de verdure ; que la petite plaine qui le terminoit