expérience étoit éloigné au moins de quatre milles de la bouche d’où cette lave avoit jailli. Il est très persuadé qu’il faut bien des années avant qu’une lave de l’épaisseur de celle-ci (d’environ deux cents pieds) se refroidisse.
Je n’ai pu faire des expériences sur la consolidation et îe refroidissement, qu’avec des boulets de quelques pouces de diamètre ; le seul moyen de faire ces expériences plus en grand seroit d’observer les laves, et de comparer les temps employés à leurs consolidation et refroidissement selon leurs différentes épaisseurs : je suis persuadé que ces observations confirmeroient la loi que j’ai établie pour le refroidissement depuis l’état de fusion jusqu’à la température actuelle ; et quoiqu’à la rigueur ces nouvelles observations ne soient pas nécessaires pour confirmer ma théorie, elles serviroient à remplir le grand intervalle qui se trouve entre un boulet de canon et une planète.
Il nous reste à examiner la nature des laves et à démontrer qu’elles se convertissent, avec le temps, en une terre fertile ; ce qui nous rappelle l’idée de la première conversion des scories du verre primitif qui couvroient la surface entière du globe après sa consolidation.
« On ne comprend pas sous le nom de laves, dit M. de La Condamine, toutes les matières sorties de la bouche d’un volcan, telles que les cendres, les pierres ponces, le gravier, le sable, mais seulement celles qui, réduites par l’action du feu dans un état de fluidité, forment en se refroidissant des masses solides dont la dureté surpasse celle du marbre. Malgré cette restriction, on conçoit qu’il y aura encore bien