augmentoit toujours en circuit et en hauteur, et les explosions lançoient toujours des rochers et des pierres à plus de sept milles de distance. L’île de Santorin elle-même a passé chez les anciens pour une production nouvelle ; et, en 726, 1427, et 1575, elle a reçu des accroissements, et il s’est formé de petites îles auprès de Santorin[1]. Le même volcan qui du temps de Sénèque a formé l’île de Santorin, a produit, du temps de Pline, celle d’Hiera ou de Volcanelle, et de nos jours a formé l’écueil dont nous venons de parler.
Le 10 octobre 1720, on vit auprès de l’île de Tercère un feu assez considérable s’élever de la mer ; des navigateurs s’en étant approchés par ordre du gouverneur, ils aperçurent, le 19 du même mois, une île qui n’étoit que feu et fumée, avec une prodigieuse quantité de cendres jetées au loin, comme par la force d’un volcan, avec un bruit pareil à celui du tonnerre. Il se fit en même temps un tremblement de terre qui se fit sentir dans les lieux circonvoisins, et on remarqua sur la mer une grande quantité de pierres ponces, surtout autour de la nouvelle île ; ces pierres ponces voyagent, et on en a quelquefois trouvé une grande quantité dans le milieu même des grandes mers[2]. L’Histoire de l’Académie, année 1721, dit, à l’occasion de cet événement, qu’après un tremblement de terre dans l’île de Saint-Michel, l’une des Açores, il a paru à vingt-huit lieues au large, entre cette île et la Tercère, un torrent de feu qui a donné naissance à deux nouveaux écueils[3]. Dans le volume