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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/403

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de l’année suivante 1722, on trouve le détail qui suit :

« M. Delisle a fait savoir à l’Académie plusieurs particularités de la nouvelle île entre les Açores, dont nous n’avions dit qu’un mot en 1721[1] ; il les avoit tirées d’une lettre de M. de Montagnac, consul à Lisbonne.

» Un vaisseau où il étoit, mouilla, le 18 septembre 1721, devant la forteresse de la ville de Saint-Michel, qui est dans l’île du même nom, et voici ce qu’on apprit d’un pilote du port.

» La nuit du 7 au 8 décembre 1720, il y eut un grand tremblement de terre dans la Tercère et dans Saint-Michel, distantes l’une de l’autre de vingt-huit lieues, et l’île neuve sortit ; on remarqua en même temps que la pointe de l’île de Pic, qui en étoit à trente lieues, et qui auparavant jetoit du feu, s’étoit affaissée et n’en jetoit plus : mais l’île neuve jetoit continuellement une grosse fumée ; et effectivement elle fut vue du vaisseau où étoit M. de Montagnac, tant qu’il en fut à portée. Le pilote assura qu’il avoit fait dans une chaloupe le tour de l’île, en l’approchant le plus qu’il avoit pu. Du côté du sud il jeta la sonde, et fila soixante brasses sans trouver fond : du côté de l’ouest il trouva les eaux fort changées ; elles étoient d’un blanc bleu et vert, qui sembloit du bas-fond, et qui s’étendoit à deux tiers de lieue ; elles paroissoient vouloir bouillir : au nord-ouest, qui étoit l’endroit d’où sortoit la fumée, il trouva quinze brasses d’eau, fond de gros sable ; il jeta une pierre à la mer, et il vit, à l’endroit où elle étoit tombée, l’eau bouillir et sauter en l’air avec impétuosité ; le fond étoit si chaud,

  1. Voyez Trans. phil. abrig’d, vol. VI, part. ii, page 26.