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ART. VIII. PRODUCTIONS DE LA MER.

On trouve aussi presque partout, dans la terre, des coquillages de la même espèce, dont les uns sont petits, les autres gros ; les uns jeunes, les autres vieux ; quelques uns imparfaits, d’autres entièrement parfaits : on en voit même de petits et de jeunes attachés aux gros.

Le poisson à coquille appelé purpura a une langue fort longue, dont l’extrémité est osseuse et pointue ; elle lui sert comme de tarière pour percer les coquilles des autres poissons et pour se nourrir de leur chair : on trouve communément dans les terres, des coquilles qui sont percées de cette façon ; ce qui est une preuve incontestable qu’elles renfermoient autrefois des poissons vivants, et que ces poissons habitoient dans des endroits où il y avoit aussi des coquillages de pourpre qui s’en étoient nourris[1].

Les obélisques de Saint-Pierre de Rome, de Saint-Jean de Latran, de la place Navone, viennent, à ce qu’on prétend, des pyramides d’Égypte ; elles sont de granite rouge, lequel est une espèce de roc vif ou de grès fort dur. Cette matière, comme je l’ai dit, ne contient point de coquilles ; mais les anciens marbres africains et égyptiens, et certains porphyres, sont remplis de coquilles. Le porphyre calcaire est composé d’un nombre infini de pointes de l’espèce d’oursin que nous appelons châtaigne de mer ; elles sont posées assez près les unes des autres, et forment tous les petits points blancs qui sont dans ce porphyre. Chacun de ces points blancs laisse voir encore dans son milieu un petit point noir, qui est la section du

  1. Voyez Woodward, pages 296 et 300.