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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/48

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THÉORIE DE LA TERRE.

les matières légères, et les plus pesantes dans celles qui sont aussi les plus pesantes, mais seulement qu’en général cela se trouve plus souvent ainsi qu’autrement. À la vérité, elles sont toutes également remplies de la substance même qui les environne, aussi bien celles qu’on trouve dans les couches horizontales que celles qu’on trouve en plus petit nombre dans les matières qui occupent les fentes perpendiculaires, parce qu’en effet les unes et les autres ont été également formées par les eaux, quoiqu’en différents temps et de différentes façons, les couches horizontales de pierre, de marbre, etc., ayant été formées par les grands mouvements des ondes de la mer, et les cailloux, les cornalines, les calcédoines, et toutes les matières qui sont dans les fentes perpendiculaires, ayant été produites par le mouvement particulier d’une petite quantité d’eau chargée de différents sucs lapidifiques, métalliques, etc. ; et dans les deux cas, ces matières étoient réduites en poudre fine et impalpable, qui a rempli l’intérieur des coquilles si pleinement et si absolument, qu’elle n’y a pas laissé le moindre vide, et qu’elle s’en est fait autant de moules, à peu près comme on voit un cachet se mouler sur le tripoli.

Il y a donc dans les pierres, dans les marbres, etc., une multitude très grande de coquilles qui sont entières, belles, et si peu altérées, qu’on peut aisément les comparer avec les coquilles qu’on conserve dans les cabinets ou qu’on trouve sur les rivages de la mer : elles ont précisément la même figure et la même grandeur ; elles sont de la même substance, et leur tissu est le même ; la matière particulière qui les compose est la même ; elle est disposée et arrangée de la même