voie, du Piémont, et du Tyrol ; ces pays sont eux-mêmes une continuation de ces montagnes, dont la chaîne s’étend jusqu’à la Méditerranée, et continue même assez loin sous les eaux de cette mer : les montagnes des Pyrénées ne sont aussi qu’une continuation de cette vaste montagne qui commence dans la Vallésie supérieure, et dont les branches s’étendent fort loin au couchant et au midi, en se soutenant toujours à une grande hauteur, tandis qu’au contraire du côté du nord et de l’est ces montagnes s’abaissent par degrés jusqu’à devenir des plaines ; comme on le voit par les vastes pays que le Rhin, par exemple, et le Danube arrosent avant que d’arriver à leurs embouchures, au lieu que le Rhône descend avec rapidité vers le midi dans la mer Méditerranée. La même observation sur le penchant plus rapide des montagnes du côté du midi et du couchant que du côté du nord ou du levant, se trouve vraie dans les montagnes d’Angleterre et dans celles de Norwège : mais la partie du monde où cela se voit le plus évidemment c’est au Pérou et au Chili ; la longue chaîne des Cordilières est coupée très rapidement du côté du couchant, le long de la mer Pacifique, au lieu que du côté du levant elle s’abaisse par degrés dans de vastes plaines arrosées par les plus grandes rivières du monde.
M. Bourguet, à qui on doit cette belle observation de la correspondance des angles des montagnes, l’appelle avec raison, la clef de la théorie de la terre ; cependant, il me paroît que s’il en eût senti toute l’importance, il l’auroit employée plus heureusement en la liant avec des faits plus convenables, et qu’il auroit donné une théorie de la terre plus vraisemblable, au