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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T03.djvu/25

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ART. XVIII. EFFET DES PLUIES.

des végétaux, des feuilles, et des branches ; et ainsi alternativement de la craie et une terre mêlée de végétaux jusqu’à la profondeur de soixante-trois pieds, à laquelle profondeur est un lit de sable mêlé de petit gravier et de coquilles semblables à celles qu’on trouve sur les côtes de la mer d’Italie. Ces lits successifs de terre marécageuse et de craie se trouvent toujours dans le même ordre, en quelque endroit qu’on fouille, et quelquefois la tarière trouve de gros troncs d’arbres qu’il faut percer ; ce qui donne beaucoup de peine aux ouvriers : on y trouve aussi des os, du charbon de terre, des cailloux, et des morceaux de fer. Ramazzini, qui rapporte ces faits, croit que le golfe de Venise s’étendoit autrefois jusqu’à Modène et au delà, et que par la succession des temps les rivières, et peut être les inondations de la mer, ont formé successivement ce terrain. Je ne m’étendrai pas davantage ici sur les variétés que présentent ces couches de nouvelle formation : il suffit d’avoir montré qu’elles n’ont pas d’autres causes que les eaux courantes ou stagnantes qui sont à la surface de la terre, et qu’elles ne sont jamais aussi dures ni aussi solides que les couches anciennes qui se sont formées sous les eaux de la mer.

Sur les bois souterrains pétrifiés et charbonnifiés.

* « Dans les terres du duc de Saxe-Cobourg, qui sont sur les frontières de la Franconie et de la Saxe, à quelques lieues de la ville de Cobourg même, on a trouvé, à une petite profondeur, des arbres entiers pétrifiés à un tel point de perfection, qu’en les tra-