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THÉORIE DE LA TERRE.

» On a vu à Vienne une bûche pétrifiée, qui étoit venue des montagnes Carpathes en Hongrie, sur laquelle paroissoient distinctement les hachures qui y avoient été faites avant sa pétrification ; et ces mêmes hachures étoient si peu altérées par le changement arrivé au bois, qu’on y remarquoit qu’elles avoient été faites avec un tranchant qui avoit une petite brèche…

» Au reste, il paroît que le bois pétrifié est beaucoup moins rare dans la nature qu’on ne le pense communément, et qu’en bien des endroits il ne manque, pour le découvrir, que l’œil d’un naturaliste curieux. J’ai vu auprès de Mansfeld une grande quantité de bois de chêne pétrifié, dans un endroit où beaucoup de gens passent tous les jours sans apercevoir ce phénomène. Il y avoit des bûches entièrement pétrifiées, dans lesquelles on reconnoissoit très distinctemeni les anneaux formés par la croissance annuelle du bois, l’écorce, l’endroit de la coupe, et toutes les marques du bois de chêne. »

M. Clozier, qui a trouvé différentes pièces de bois pétrifié sur les collines aux environs d’Étampes, et particulièrement sur celle de Saint-Symphorien, a jugé que ces différents morceaux de bois pouvoient provenir de quelques souches pétrifiées qui étoient dans ces montages : en conséquence, il a fait faire des fouilles sur la montagne de Saint-Symphorien, dans un endroit qu’on lui avoit indiqué ; et, après avoir creusé la terre de plusieurs pieds, il vit d’abord une racine de bois pétrifiée qui le conduisit à la souche d’un arbre de même nature.

Cette racine, depuis son commencement jusqu’au