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ART. XVIII. EFFET DES PLUIES.

tronc où elle étoit attachée, avoit au moins, dit-il, cinq pieds de longueur ; il y en avoit cinq autres qui y tenoient aussi, mais moins longues…

Les moyennes et petites racines n’ont pas été bien pétrifiées ; ou du moins leur pétrification étoit si friable, qu’elles sont restées dans le sable où étoit la souche en une espèce de poussière ou de cendre. Il y a lieu de croire que lorsque la pétrification s’est communiquée à ces racines, elles étoient presque pourries, et que les parties ligneuses qui les composoient, étant trop désunies par la pourriture, n’ont pu acquérir la solidité requise pour une vraie pétrification…

La souche porte, dans son plus gros, près de six pieds de circonférence ; à l’égard de sa hauteur, elle porte, dans sa partie la plus élevée, trois pieds huit à dix pouces ; son poids est au moins de cinq à six cents livres. La souche, ainsi que les racines, ont conservé toutes les apparences du bois, comme écorce, aubier, bois dur, pourriture, trous de petits et gros vers, excréments de ces mêmes vers ; toutes ces différentes parties pétrifiées, mais d’une pétrification moins dure et moins solide que le corps ligneux, qui étoit bien sain lorsqu’il a été saisi par les parties pétrifiantes. Ce corps ligneux est changé en un vrai caillou de différentes couleurs, rendant beaucoup de feu étant frappé avec le fer trempé, et sentant, après qu’il a été frappé ou frotté, une très forte odeur de soufre…

Ce tronc d’arbre pétrifié étoit couché presque horizontalement… Il étoit couvert de plus de quatre pieds de terre, et la grande racine étoit en dessus,