Aller au contenu

Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T03.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
33
ART. XVIII. EFFET DES PLUIES.

doutés leur auroit épargné bien des béliers et d’autres machines de guerre, et aujourd’hui même on pourroit s’en servir avantageusement dans plusieurs cas : je me suis convaincu par mes yeux, lorsque ces murs ont glissé, que, si la tranchée qu’on a faite pour les reconstruire n’eût pas été promptement remplie de forte maçonnerie, les murs anciens et les deux tours qui subsistent encore en bon état depuis neuf cents ans, et dont l’une a cent vingt-cinq pieds de hauteur, auroient coulé dans le vallon avec les rochers sur lesquels ces tours et ces murs sont fondés ; et, comme toutes nos collines composées de pierres calcaires portent généralement sur un fond d’argile dont les premiers lits sont toujours plus ou moins humectés par les eaux qui filtrent dans les fentes des rochers et descendent jusqu’à ce premier lit d’argile, il me paroît certain qu’en éventant cette argile, c’est-à-dire en exposant à l’air par une tranchée ces premiers lits imbibés des eaux, la masse entière des rochers et du terrain qui porte sur ce massif d’argile couleroit en glissant sur le premier lit, et descendroit jusque dans la tranchée en peu de jours, surtout dans un temps de pluie. Cette manière de démanteler une forteresse est bien plus simple que tout ce qu’on a pratiqué jusqu’ici, et l’expérience m’a démontré que le succès en est certain.

Sur les ossements que l’on trouve quelquefois dans l’intérieur de la terre.

* « Dans la paroisse du Haux, pays d’entre deux mers, à demi-lieue du port de Langoiran, une pointe