de rocher haute de onze pieds se détacha d’un coteau qui avoit auparavant trente pieds de hauteur, et, par sa chute, elle répandit dans le vallon une grande quantité d’ossements ou de fragments d’ossements d’animaux, quelques uns pétrifiés. Il est indubitable qu’ils en sont ; mais il est très difficile de déterminer à quels animaux ils appartiennent : le plus grand nombre sont des dents, quelques unes peut-être de bœuf ou de cheval, mais la plupart trop grandes ou trop grosses pour en être, sans compter la différence de figure ; il y a des os de cuisses ou de jambes, et même un fragment de bois de cerf ou d’élan : le tout étoit enveloppé de terre commune, et enfermé entre deux lits de roches. Il faut nécessairement concevoir que des cadavres d’animaux ayant été jetés dans une roche creuse, et leurs chairs s’étant pourries, il s’est formé par dessus cet amas une roche de onze pieds de haut, ce qui a demandé une longue suite de siècles…
» MM. de l’Académie de Bordeaux, qui ont examiné toute cette matière en habiles physiciens… ont trouvé qu’un grand nombre de fragments mis à un feu très vif sont devenus d’un beau bleu de turquoise, que quelques petites parties en ont pris la consistance, et que, taillées par un lapidaire, elles en ont le poli… Il ne faut pas oublier que des os qui appartenoient visiblement à différents animaux ont également bien réussi à devenir turquoises[1].
» Le 28 janvier 1760, on trouva auprès de la ville d’Aix en Provence, dit M. Guettard, à cent soixante toises au dessus des bains des eaux minérales, des ossements renfermés dans un rocher de pierre grise à
- ↑ Histoire de l’Académie des Sciences, année 1719, page 24.