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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T03.djvu/41

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ART. XVIII. EFFET DES PLUIES.

sa superficie : cette pierre ne formoit point de lits, et n’étoit point feuilletée ; c’étoit une masse continue et entière…

» Après avoir, par le moyen de la poudre, pénétré à cinq pieds de profondeur dans l’intérieur de cette pierre, on y trouva une grande quantité d’ossements humains de toutes les parties du corps, savoir, des mâchoires et leurs dents, des os du bras, de la cuisse, des jambes, des côtes, des rotules, et plusieurs autres mêlés confusément et dans le plus grand désordre. Les crânes entiers, ou divisés en petites parties, semblent y dominer.

» Outre ces ossements humains, on en a rencontré plusieurs autres par morceaux, qu’on ne peut attribuer à l’homme : ils sont, dans certains endroits, ramassés par pelotons ; ils sont épars dans d’autres…

» Lorsqu’on a creusé jusqu’à la profondeur de quatre pieds et demi, on a rencontré six têtes humaines dans une situation inclinée. De cinq de ces têtes on a conservé l’occiput avec ses adhérences, à l’exception des os de la face : cet occiput étoit en partie incrusté dans la pierre ; son intérieur en étoit rempli, et cette pierre en avoit pris la forme. La sixième tête est dans son entier du côté de la face, qui n’a reçu aucune altération ; elle est large à proportion de sa longueur : on y distingue la forme des joues charnues ; les yeux sont fermés, assez longs, mais étroits : le front est un peu large ; le nez fort aplati, mais bien formé, la ligne du milieu un peu marquée ; la bouche bien faite et fermée, ayant la lèvre supérieure un peu forte relativement à l’inférieure : le menton est bien proportionné, et les muscles du total sont très articulés. La