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THÉORIE DE LA TERRE.

les, et qui ait pu former le sillon sur la partie supérieure du noyau pierreux.

» Ces considérations me font penser que ce corps est plutôt celui d’un nautile que celui d’une tête humaine. En effet, il y a des nautiles qui sont séparés en bandes ou boucliers comme ce noyau : ils ont un canal ou siphon qui règne dans la longueur de leur courbure, qui les sépare en deux, et qui en aura formé le sillon pierreux, etc. »

Je suis très persuadé, ainsi que M. le baron de Longjumeau, que ces prétendues têtes n’ont jamais appartenu à des hommes, mais à des animaux du genre des phoques, des loutres marines, et des grands lions marins et ours marins. Ce n’est pas seulement à Aix ou à Dax que l’on trouve, sur les rochers et dans les cavernes, des têtes et des ossements de ces animaux ; S. A. le prince margrave d’Anspach, actuellement régnant, et qui joint au goût des belles connoissances la plus grande affabilité, a eu la bonté de me donner, pour le Cabinet du Roi, une collection d’ossements tirés des cavernes de Gailenreute, dans son margraviat de Bareith. M. Daubenton a comparé ces os avec ceux de l’ours commun : ils en diffèrent en ce qu’ils sont beaucoup plus grands ; la tête et les dents sont plus longues et plus grosses, et le museau plus allongé et plus renflé que dans nos plus grands ours. Il y a aussi dans cette collection, dont ce noble prince a bien voulu me gratifier, une petite tête que ses naturalistes avoient désignée sous le nom de tête du petit phoca de M. de Buffon ; mais, comme l’on ne connoît pas assez la forme et la structure des têtes de lions marins, d’ours marins, et de tous les grands et