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ART. XVIII. EFFET DES PLUIES.

petits phoques, nous croyons devoir encore suspendre notre jugement sur les animaux auxquels ces ossements fossiles ont appartenu. (Add. Buff.)

ARTICLE XIX.

Des changements de terres en mers, et de mers en terres.


Il paroît par ce que nous avons dit dans les articles I, VII, VIII, et IX, qu’il est arrivé au globe terrestre de grands changements qu’on peut regarder comme généraux ; et il est certain par ce que nous avons rapporté dans les autres articles, que la surface de la terre a souffert des altérations particulières. Quoique l’ordre, ou plutôt la succession de ces altérations ou changements particuliers, ne nous soit pas bien connue, nous en connoissons cependant les causes principales : nous sommes même en état d’en distinguer les différents effets ; et si nous pouvions rassembler tous les indices et tous les faits que l’histoire naturelle et l’histoire civile nous fournissent au sujet des révolutions arrivées à la surface de la terre, nous ne doutons pas que la théorie que nous avons donnée n’en devînt bien plus plausible.

L’une des principales causes des changements qui arrivent sur la terre, c’est le mouvement de la mer, mouvement qu’elle a éprouvé de tout temps ; car dès la création il y a eu le soleil, la lune, la terre, les eaux, l’air, etc. : dès lors le flux et le reflux, le mouvement d’orient en occident, celui des vents et des courants, se sont fait sentir ; les eaux ont eu dès lors les mêmes mouvements que nous remarquons aujour-