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et se perdre, dans le tourbillon des écrits ordinaires de journaux, les avertissements qui peuvent être donnés à cet égard à nos compatriotes, les français du Canada.

Le spectacle des expressions, des phrases, des paragraphes entiers, non seulement anti-français et barbares, mais absolument incompréhensibles et indéfinissables, qui s’impriment tous les jours dans nos journaux et se voient également dans bon nombre de pamphlets de circonstance, m’a fait jeter un cri d’alarme que je voudrais faire retentir dans toutes les oreilles, et dont l’écho devrait arriver dans toutes les institutions et maisons d’éducation du pays.

Grâce à l’appui généreux et éclairé du Secrétaire Provincial actuel, l’hon. E. Gagnon, en qui les écrivains canadiens, qui font des travaux utiles, peuvent être assurés de trouver un ami dévoué autant qu’un protecteur, je n’aurai pas jeté vainement un cri de détresse en face de l’abîme qui s’ouvre devant notre langue, et je n’aurai pas assisté, inutile Cassandre, à sa lamentable disparition, régulièrement et progressivement accomplie sous nos yeux.