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LE CURÉ LABELLE

fort recherché et en présence du sentiment de la propriété bien assise, de la propriété déjà passée plus d’une fois de père en fils. Certaines demeures, parmi les plus anciennes, et qui ont toujours abrité la même famille, ont acquis déjà un caractère propre de sociabilité et une nuance de ton que la tradition seule, si courte qu’elle soit, peut transmettre en l’intensifiant chaque jour davantage. Ces demeures sont rares, mais elles suffisent pour communiquer une atmosphère et un cachet particuliers au quartier qui les renferme, et pour scander profondément la physionomie des lieux. Dès lors plus d’aspects uniquement rudimentaires, plus d’angles violents, plus de heurts grossiers. Le temps a adouci et corrigé les traits, et remplacé l’antique rusticité des meilleures maisons par un certain air de patriarcat, voisin de la vénérabilité, physionomie qui désormais se maintiendra et fleurira de génération en génération.

Tel apparaît Saint-Jérôme aux premiers regards du visiteur ; tel, entre toutes les demeures