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LE CURÉ LABELLE

décider à revêtir un habit de cérémonie et se plier à d’aussi nouvelles et aussi incommodes exigences. Il n’en fut rien. Il y avait chez cet homme, qui semblait incapable de la moindre flexibilité d’allures ou d’habitudes, une telle souplesse de tempérament et un tel désir de se prêter à tout ce que les circonstances et les différences de condition exigeaient de lui, qu’il apparut, dans plus d’une occasion, revêtu de ses nouveaux habits sacerdotaux comme s’il les avait toujours portés, comme s’il eût été sacré monseigneur dès les débuts de son apostolat.

Hélas ! le pauvre curé ne devait pas porter longtemps la dignité qui semblait lui avoir été conférée en récompense de ses longs et pénibles travaux ; une autre récompense l’attendait, et celle-là, impérissable, il la reçut en prenant possession de l’éternité !


V


Autant le curé Labelle détestait les hâbleurs, les usurpateurs de réputation, les faiseurs sans talent, sans idées, sans études, qui s’affublent prétentieusement du titre d’écrivains, de publi-