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Page:Buies - Au portique des Laurentides, 1891.djvu/72

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LE CURÉ LABELLE

elle-même avait préparé cette entente, et ensuite parce qu’à des hauteurs égales ils surent s’apprécier et unir leurs forces au lieu de les diriger l’un contre l’autre.

C’est le pays qui a profité de cette entente. L’union sincère de deux hommes éminents, au sommet de l’État, a suffi pour lui faire faire en avant un pas immense et parcourir une étape merveilleuse en moins de trois années.

Le curé Labelle avait l’intuition des choses futures. Cette intuition n’est pas toujours un don de la nature, elle s’acquiert surtout par l’étude et par l’observation. Or le curé voyait clair dans l’avenir, parce qu’il ne craignait pas de déduire les conclusions de ses observations. Mais, esprit éminemment actif, l’attente lui paraissait trop longue : dès qu’il avait reconnu, par l’observation des circonstances et des forces qui nous entraînent, que telle conception, que tel projet encore à l’état d’embryon confus dans sa pensée, devait nécessairement s’accomplir, il n’était plus capable de retarder d’un jour à se