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CHRONIQUES

vention de la libre Angleterre, et qu’on jouait déjà en France du temps de Charles IX, sous le nom de Pêle-mêle. Et que diriez-vous si la mitrailleuse elle-même, la célèbre mitrailleuse, avait déjà été inventée par un habitant de l’île du Prince-Édouard ? Seulement, il n’avait pu en faire l’expérience en grand, faire merveille, comme disait le général Favard ; et son génie, faute de ressources, est resté enfoui dans les brumes vaporeuses de son île. Le sort est toujours injuste : c’est bien le moins pourtant que les hommes connaissent exactement ceux qui trouvent les meilleurs moyens de les détruire !

S’il n’y a rien de neuf sous la calotte des cieux, que fera-t-on des douze mille mots nouveaux que le célèbre professeur Hindi vient d’ajouter à son dictionnaire ? Demandons-le aux Chinois qui connaissent tout, mais qui n’ont rien fait connaître. Voilà la différence ; les hommes n’ont fait de progrès que par la publicité ; c’est pourquoi les imprimeurs, et surtout les propriétaires de journaux, sont incontestablement les premiers des humains.

Ces Chinois sont assommants. Vous pensiez sans doute que l’emploi du charbon datait de la découverte des mines en Angleterre, eh bien ! non, il y a longtemps que les Chinois en font usage. Il y a dans ce maudit pays, appelé l’empire céleste, des terrains carbonifères plus grands que tous les terrains de même nature réunis en Europe ; ils sont inépuisables, de sorte qu’il n’y a plus moyen d’en finir. Les Chinois ont aussi