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VOYAGES

Donc, le 7 juillet 1874, je quittai Omaha pour revenir à Montréal d’où j’étais parti vingt-huit jours auparavant. J’étais allé jusqu’à San-Francisco d’où je revenais en moins d’un mois ; j’avais passé par toutes les épreuves, toutes les misères, toutes les souffrances, et je revenais victorieux de ce qui aurait suffi à tuer dix hommes. Je compris alors pour la première fois que mon découragement était une faiblesse impie et qu’il restait peut-être encore bien des choses à faire pour moi dans l’avenir………


VI.


Je partis avec trois piastres et demie dans ma poche pour me rendre jusqu’à Détroit, à trente heures de distance ; mais j’étais dans le Pullman et mon lit était payé ! Dieu ! quel admirable trajet ! quel manteau soyeux et luxuriant que ces prairies de l’Illinois et de l’Iowa ! Et les bois, et les jardins, et les villas ! quelle puissance, quel luxe de végétation ! Le chemin de fer semble courir sur des flots lentement balancés, ou plonger et replonger avec eux suivant les caprices de la brise…… Mais ne je veux plus m’arrêter en route pour peindre où raconter quoi que