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CONFÉRENCES

cet avenir magnifique, voyons en détail ce qui contribuera à le former. Laissons la place aux faits seuls, ils sont assez éloquents pour convaincre en même temps que pour éblouir.


III.


La position géographique de la ville de Québec est telle que, fût-elle abandonnée et ses habitantsfûssent-ils atteints d’une léthargie incurable, le grand courant de l’ouest s’y fraierait forcément un passage, un nouveau peuple viendrait l’habiter et les besoins du commerce y créeraient en peu d’années un entrepôt immense. Québec est une ville nécessaire. Nous sommes arrivés à cette époque où certaines entreprises, longtemps retardées, longtemps combattues, mais cependant inévitables, s’imposent à tous les esprits et les entraînent avec une force irrésistible. On voudrait reculer encore la construction du chemin de fer du Nord que personne ne l’oserait, que personne ne le pourrait. Ce chemin est aussi nécessaire aujourd’hui que des rues et des maisons l’ont été jusqu’à présent, et aucune force d’inertie ne saurait l’empêcher d’être fait. Il se ferait, pour ainsi dire, malgré nous : ce qui ne signifie pas qu’il ne faille pas s’en mêler ou ne pas seconder par l’effort de toute une population le vaillant esprit d’entreprise de