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poésie





Son parfum vole encor parmi les noirs rochers,
J’entends gémir sa voix au sein des flots amers
Et son souffle qui passe, et l’oiseau sur la branche
Qui chante ses douleurs.
Et la brise, en fuyant sur l’herbe qui se penche,
Y recueille ses pleurs.




Que j’étais jeune alors ! le temps n’avait pas d’aile ;
Sans vieillir je vivais, et la nuit et le jour
Lorsque j’étais près d’elle,
Se confondaient ensemble, et c’était un amour
Qui toujours renaissait ; je vivais dans un rêve,
Oublieux de cette heure où tout songe s’achève,
Le mien était trop beau !
Soudain je m’éveillai, j’étais près d’un tombeau !




Elle est morte, emportant mon rêve dans son âme,
Le destin prit son souffle à ma lèvre flottant
Comme un baiser de flamme,
Je la tenais encore !… et son œil expirant