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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

rues par les hommes de chantier ; le Père Poitras travaillait activement de ses propres mains à l’érection d’un presbytère ; plusieurs maisons nouvelles venaient s’ajouter au village et quelques fermes étaient défrichées dans les environs ; enfin, la population protestante ayant augmenté, un ministre méthodiste était venu s’installer au milieu d’elle.

L’année suivante, on achetait un terrain pour y élever un hôpital et pour agrandir l’école qui avait pris des développements remarquables.

En 1875, l’école locale était définitivement établie sur un pied régulier, avec une constitution légale, mais elle fit peu de progrès, à cause de la pauvreté des parents et surtout de leur indifférence en matière d’instruction. Du reste, un véritable cataclysme, qui s’était abattu sur le commerce de bois, avait découragé la plupart des habitants qui trouvaient à grand’peine même le nécessaire pour leurs familles. La mission proprement dite de Mattawan s’étendait alors depuis le pied de la Roche Capitaine, vingt milles plus bas sur l’Outaouais, jusqu’aux eaux du lac Keepewa, et sur la rivière Mattawan, jusqu’aux eaux du lac Nipissingue. La population répandue dans cet espace de pays était d’environ cinq cents âmes, au nombre desquelles on comptait plus de cent sauvages ou métis ; les blancs formaient une centaine de familles dont pas plus de vingt-deux