arrive aussitôt qu’à Trois-Rivières, et l’automne finit aussi tard. Les fermes qui ont été ouvertes jusqu’à présent, sur les bords du lac, produisent toutes sortes de légumes et de céréales, et, à l’embouchure de la Loutre, les marais formés par les sédiments que charroie cette rivière donnent naissance à de superbes prairies de foin sauvage, semblables à celles qui se trouvent à l’embouchure de la rivière Blanche.
« C’est ici, disait le Père Paradis, un vaste pays de colonisation, renfermant non seulement quelques cantons, mais à vrai dire toute une province de bonne terre. Ordinairement, le touriste qui remonte d’Outaouais, voyageant depuis Pembroke entre des masses de granit, de gneiss de formation laurentienne ou huronienne, s’imagine qu’il ne doit y avoir qu’une succession non interrompue de montagnes bouleversées et de rochers dénudés jusqu’au pôle nord. En admirant les points de vue de Témiscamingue, dignes des Alpes et de la Suisse, il ne soupçonne pas qu’à un mille du rivage, quelquefois à cinq arpents, il se trouve un sol uni, aussi fertile, aussi facile aux travaux de la culture que celui des environs de Montréal. »
Du reste, en dehors de sa situation géographique, il ne faut pas oublier que le climat d’une contrée dépend de circonstances nombreuses qui, toutes, influent sur sa production. Un long été, par exemple, n’active pas plus la production et la maturité des végétaux qu’un été plus court, avec une atmosphère plus pure et plus brillante. Ainsi, les côtes de la mer, par tout le Dominion, où l’été est le plus long, demandent d’autant plus de temps pour la maturité