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des céréales qu’elles sentent moins les rayons du soleil et que l’atmosphère y est moins nette et moins claire. Au point de vue du climat, Gaspé et le Lac St. Jean sont aussi propres à la culture des grains que le Nord-Ouest. Pour le prouver, il suffit de dire que certaines plantes, qui demandent plus de temps pour mûrir que les grains, mûrissent très-bien autour des lacs St. Jean et Témiscamingue. Les gelées d’été n’y sont pas plus fréquentes que dans certaines parties d’Ontario. Du reste, ces gelées se produisent dans les bas-fonds et non dans les terrains bien exposés, et les plantes que l’on trouve jusque dans le voisinage de la Baie d’Hudson indiquent que le climat n’y est pas plus rigoureux que celui de Québec.

Le gouvernement de la province d’Ontario a tellement bien compris l’importance et la valeur d’une région comme celle du Témiscamingue que, depuis plusieurs années, il ne cesse de faire tous ses efforts pour y développer la colonisation. L’année dernière encore, il a fait délimiter et arpenter en partie huit cantons nouveaux à la tête du lac. Il avait agi jadis de la même manière à l’égard des vastes territoires connus respectivement sous les noms de Muskoka, de Parry Sound et de Nipissing. Avant l’adoption de « l’Acte des Terres Gratuites, » passé immédiatement après la Confédération, ces territoires n’étaient qu’une immense solitude ; aujourd’hui on y compte