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par le bouleau, l’épinette et le baumier du Canada. On trouve encore, mais rarement, l’orme et le frêne dans les bas-fonds qui s’étendent jusqu’aux lacs Abittiti.

Ces lacs, auxquels on a donné respectivement les noms de lac « supérieur » et de lac « inférieur, » n’en sont à proprement parler qu’un seul dont les deux sections sont reliées entre elles par une étroite passe.

Le lac Abittibi, dirons nous, pour être plus court, s’étend de l’est à l’ouest, au nord du 48° parallèle, sur une longueur de 55 milles et une largeur variant de cinq à quinze milles. C’est un lac peu profond et boueux, rempli d’îles et entouré de vastes marais où s’abattent en passant d’innombrables volées d’outardes, dans leurs migrations de l’automne vers le sud.

Le caractère physique et géologique de cette contrée est à peu près le même sur toute sa surface. Partout pays de montagnes ne s’élevant qu’à une faible hauteur, terrain ondulé, formation granitique et roches éruptives ; mais les étendues de terre arable sont considérables. À mesure qu’on avance vers le nord, le sol renferme de plus en plus d’éléments productifs. En certains endroits, la terre végétale, qui recouvre le fonds uniforme d’argile bleue, atteint jusqu’à une épaisseur de trois à cinq pieds, comme on peut le voir à 150 milles même au-delà du Témiscamingue, sous le 50° degré de latitude.