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À l’extrémité ouest du lac débouche la rivière Abittibi qui a une largeur moyenne de trois arpents, un courant très vif, des chutes et de nombreux rapides qui nécessitent autant de portages. De chaque côté de la rivière sont les territoires de chasse des Indiens, autour des petits lacs et le long des petits cours d’eau. Pour se reconnaître, se guider eux-mêmes et guider d’autres chasseurs qui viendront après eux, les Indiens ont imaginé une sorte de sténographie imagée et très sommaire, représentant des animaux dans différentes attitudes, qu’ils dessinent sur des écorces de bouleau fixées à des bois plantés en terre. Ces caractères sauvages sont parfois très ingénieux, et même assez compliqués pour que les missionnaires du nord croient nécessaire de les enseigner aux petits Peaux-Rouges qui vont aux écoles établies dans les différents postes de la compagnie de la Baie d’Hudson.

L’embouchure de la rivière des Quinze est à 612 pieds au-dessus du niveau du fleuve, à Trois-Rivières, et celle de la Mattawan, située 120 milles plus bas, est à 520 pieds au-dessus de ce même niveau. Il y a donc, entre la tête du lac Témiscamingue et la Mattawan, une descente de 92 pieds qui s’effectue par les rapides du Long Saut, de la Montagne, des Érables et de la Cave.

Les eaux du lac, très hautes au printemps, baissent