et processives qui ont été de tout temps le caractère distinctif de nos opérations, nous laissons la colonisation se faire au hasard, et faute de mesures préliminaires qui, dans bien des cas, peuvent devenir des mesures préventives, nous laissons les difficultés se préparer tranquillement sous nos yeux et s’entasser jusqu’au jour où elles deviendront irrémédiables ou insolubles.
Faute de chemins, les quelques colons établis aujourd’hui dans l’intérieur du canton Guigues sont obligés de payer de quatre à cinq dollars pour faire transporter à dos d’homme un baril de farine jusqu’à leurs lots respectifs. Comment veut-on que la colonisation progresse dans des conditions semblables, et combien sont justes les reproches d’imprévoyance et d’inertie qu’on a pu adresser de temps à autre à toutes les administrations antérieures à celle d’aujourd’hui !
Quelques milles plus bas que la Pointe Piché, à peu près à la ligne d’intersection des cantons Guigues et Duhamel, le bateau arrête à un endroit connu sous le nom de « Mine d’Argent de Wright. »
Cette mine, quelque dénomination toute moderne qu’on lui ait donnée, n’en est pas moins très anciennement connue. Sous le régime antérieur à la conquête, des géographes et des géomètres français avaient pénétré à peu près partout, jusqu’aux der-