rivière Mattawan et enfin déboucher dans l’Outaouais qui les conduisait jusqu’à Montréal, où était le quartier général du commerce des fourrures.
Par suite du changement des conditions de ce commerce, par suite de l’éloignement de plus en plus sensible du gibier à fourrures, de l’ouverture de communications nouvelles, mais pardessus tout de l’apparition des steamers sur les grands lacs et des chemins de fer sur leurs bords, la route de l’Outaouais et de la rivière des Français est tombée graduellement en désuétude, et l’on n’entend plus sur la Mattawan et le lac Nipissingue, retentissant si souvent jadis des gais et bruyants éclats de la chanson des voyageurs, que le bruit assourdissant des trains du Pacifique, les refrains des hommes de chantier, le mouvement continu des scieries et les échos multiples de l’industrie humaine qui s’éveille en maint endroit de ces parages déserts.
L’Outaouais inférieur a été longtemps la voie unique utilisée par la navigation à vapeur, le rapide de Carillon ayant été canalisé pour des bateaux tirant cinq pieds et demi d’eau dès 1827, et, jusqu’en 1845, la plus grande partie du commerce entre Montréal et le Haut-Canada s’est faite par cette voie. Durant la saison de la navigation, les « propellers » remontaient presque sans interruption l’Outaouais jusqu’à Bytown d’où, en suivant le canal Rideau, ils pénétraient jus-