Chaudières, à Ottawa, le pouvoir hydraulique utilisable y dépasse tous les calculs possibles. Le volume tout entier de l’énorme rivière s’y précipite du haut d’un barrage naturel de quarante pieds, en même temps que le bassin qui s’épanche au bas de la cataracte reçoit les eaux de deux grands affluents : au sud la rivière Rideau, qui tombe d’une hauteur de cinquante-quatre pieds, et, au nord, la Gatineau qui, dès son embouchure, n’est que rapides et que cascades.
Faisons remarquer, en passant, que si l’Outaouais et la rivière des Français, tributaire du lac Huron, étaient rendues navigables sur tout leur parcours, la capitale de l’Amérique britannique se trouverait à cent milles plus près de Chicago que ne l’est la ville américaine de Buffalo elle-même, située sur le lac Érié.
Quelque éloignée et inaccessible qu’ait pu paraître avant la construction du Pacifique canadien, la région de la Mattawan, du lac Nipissingue et de la rivière des Français, elle est en réalité bien plus accessible aujourd’hui que ne l’était la région sauvage s’étendant entre Ottawa et Kingston, quand, il y a soixante ans, le colonel By entreprit de l’ouvrir de part en part au moyen du canal Rideau ; et, toute proportion gardée, la canalisation de l’Outaouais et de la rivière des Français est peu de chose aujourd’hui, en regard