Les phosphates canadiens devenaient rapidement une des plus importantes ressources du Canada. Pendant longtemps ils avaient eu à lutter contre la défaveur et les difficultés qu’éprouve l’introduction de tout nouveau produit, mais ils avaient vite conquis leur place sur les marchés européens ; et, aujourd’hui, ils sont en grande demande, tant en Angleterre que sur le continent. Leurs qualités supérieures permettent de les employer, pour enrichir les phosphates pauvres de la Belgique et de la Caroline du Sud. Pour la fabrication des superphosphates de première qualité, ils n’ont pas de rivaux.
Le rétablissement de relations suivies avec la France était destiné à donner une grande impulsion à cette branche de l’industrie minière. Aussi se forma-t-il bientôt une compagnie dirigée par MM. Dior frères, grands fabricants d’engrais, propriétaires des célèbres usines Saint-Nicolas, à Granville, France, avec l’objet d’exploiter nos phosphates et de construire des usines dans la province même de Québec. Ce résultat était dû aux actives démarches, aux efforts incessants d’un jeune Français doué de rares aptitudes commerciales et industrielles, M. Foursin-Escande, qui était venu au Canada pour en étudier les ressources, pour y fonder sur une base solide quelque nouvelle industrie dans laquelle la France et notre province seraient également intéressées