Après quelques mois d’observation, M. Foursin-Escande en vint à la conclusion qu’il ne pouvait mieux faire que d’essayer d’établir entre les deux pays un commerce direct et régulier de bestiaux et de moutons. Lui-même partit pour la France avec une cargaison de moutons dans l’automne de 1879. Mais, pour une raison ou pour une autre, M. Escande revenait au Canada, l’année suivante avec peu d’espoir de pouvoir continuer les relations commencées entre son pays et le nôtre.
C’était alors l’époque où la réputation de nos phosphates commençait à se répandre et à éveiller l’attention générale. M. Escande se rendit à la Gatineau, parcourut la région des phosphates, se fit donner tous les renseignements nécessaires, et, convaincu bientôt qu’il y avait là une riche mine à exploiter, il conçut un autre projet qui, s’il eût été réalisé suivant ses vues, aurait sans doute été le point de départ d’entreprises considérables. Il se mit sans délai en communication avec les MM. Dior, qu’il connaissait personnellement, et leur proposa d’établir, sur une modeste échelle d’abord, une ligne de steamers qui transporteraient au Canada des marchandises françaises et en rapporteraient en échange des cargaisons composées pour un tiers de bétail vivant, et, pour les deux autres tiers, de phosphates. Puis M. Escande s’employa avec une activité infatigable auprès de