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Page:Buies - L'Outaouais supérieur, 1889.djvu/225

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Notons ici, en passant, que la rivière du Lièvre traverse dans toute son étendue une contrée fertile, et qu’il suffirait d’une dépense de vingt-cinq mille dollars pour la rendre navigable jusqu’à cent milles dans l’intérieur.

Ainsi, l’industrie des phosphates semblait désormais solidement établie au Canada. On évaluait à 250,000 dollars (1,250,000 francs) la production actuelle de ce minerai. Les capitaux étrangers venaient à nous et s’empressaient de concourir à la prospérité de notre province et à l’accroissement de nos revenus. Tel était le résultat d’efforts nombreux et répétés pour vulgariser au dehors la connaissance des ressources du Canada français, pour les faire valoir et faire triompher enfin notre pays de ces dénigrements systématiques, fruits de l’ignorance et du préjugé, auxquels il avait été en butte si longtemps.

En 1880, pendant la durée de la navigation seulement, il avait été exporté, du port de Montréal, 7,200 tonnes de phosphate, de 3,000 tonnes du port de Québec, sans compter 2,000 tonnes expédiées par les canaux et les lacs jusqu’à Chicago ; ce qui forme un total de 12,200 tonnes. En 1881, on avait produit 15,000 tonnes, dont 12,000 étaient exportées en Angleterre, et 3,000 aux États-Unis, principalement à Cleveland et à Chicago.