voisine, pour aller réciter son bréviaire à l’ombre des grands arbres qui la couronnent.
Rien n’est plus beau, rien n’est plus charmant, plus parfait dans les détails et dans l’ensemble, que le panorama qui, du haut de cette colline, se déroule sous le regard enchanté. L’atmosphère est limpide, lumineuse. On aperçoit, d’un côté, dans un lointain éclatant, jusqu’à l’extrémité même du lac, tout le détail des rivages, des futaies, où l’ombre et la lumière se combattent, des pointes et des baies, qui se succèdent en diminuant graduellement, mais sans rien perdre de la netteté et de la grâce de leurs formes ; et, de l’autre, la ravissante baie qui se développe comme une urne gigantesque en face de la Mission, et dont l’eau est si profonde, qu’à quelques pas seulement de la rive, on pourrait mouiller les navires réunis des plus grandes marines du monde.
C’est sur cette colline que se fait chaque année, le quinze août, la grande procession religieuse des Indiens.
Qui n’a pas été témoin de cette solennité n’a pas une idée complète du sentiment et de la piété naïve de ces enfants de la nature. Le quinze août est leur fête à eux, le jour où les Indiens, dans toute l’Amérique du Nord, s’assemblent pour remplir en commun leurs devoirs religieux, à quelque mission qu’ils appar-